Dix ans avant Apollo 11, l’hallucinante affirmation du Courrier interplanétaire.
Le Courrier Interplanétaire – périodique édité à Lausanne puis à Ferney-Voltaire de 1955 à 1969 – fut l’organe d’expression de l’Association mondialiste interplanétaire d’Alfred Nahon, graphologue et psychologue français. Au sommaire : pacifisme, mondialisme, « antiatomisme » et soucoupes volantes…
En « une » de cette livraison de novembre 1959, il est question d’« anomalies lunaires », à savoir d’étranges phénomènes supposément d’origine extraterrestre, à l’instar de lumières et autres formations géométriques semble-t-il temporairement observées à la surface de la Lune.
S’il ne saurait être question ici de mettre en doute le pouvoir de prédiction du Courrier interplanétaire (n’a-t-il pas prévu l’intitulé de la présente rubrique !), il semble cependant que son titre de « une » n’ait jamais été véritablement confirmé à ce jour. Une seule piste à suivre pour qui voudrait vraiment trouver des signes d’habitabilité de la Lune : l’exploration imaginaire de l’espace ! Et voici pourquoi : lorsqu’avec Copernic et la parution de son traité héliocentriste en 1543, le Soleil prit la place de la Terre au centre du monde, cette dernière fut alors reléguée au rang de planète ordinaire.
Les pluralistes les plus convaincus – ces savants séduits par le concept de pluralité des mondes habités – en déduisirent que les autres planètes devaient être par conséquent elles aussi des terres comme la nôtre, à savoir des terres potentiellement habitables. Dès lors, c’est par le récit utopique, la satire ou le conte philosophique que l’homme ira explorer les corps célestes les plus proches, à commencer par la Lune. Le Songe de Kepler en 1634, L’Homme dans la Lune de Godwin en 1638, La Découverte d’un nouveau monde de Wilkins toujours en 1638, ou encore l’Histoire comique des Estats et Empires de la Lune de Cyrano de Bergerac en 1657 consacreront le XVIIe siècle comme étant celui de la Lune… d’une Lune habitée !
Il faudra attendre le XIXe siècle pour confirmer par l’image l’habitabilité du satellite naturel de la Terre et valider par anticipation le titre du Courrier interplanétaire : « La Lune est habitée » par les Sélénites que d’imaginatifs illustrateurs proposeront alors aux lecteurs de récits de voyages extraordinaires. A témoin, cette rencontre en 1889 avec un habitant de la Lune, dans les Aventures extraordinaires d’un savant russe de G. Le Faure et H. de Graffigny.
Image à la une : «La Lune est habitée !» 10 ans avant Apollo 11, l’incroyable affirmation de Courrier Interplanétaire (novembre 1959) ! Une publication de l’Association mondialiste interplanétaire d’Alfred Nahon.
Image de gauche : On ne peut pas dire que les habitants de la Lune se distinguent de nous par leur morphologie. Ce serait bien davantage par leur taille, ici de plus de cinq mètres ! Voici donc un Sélénite abondamment chevelu et doté d’esgourdes particulièrement développées, assurant une parfaite audition en toute circonstance. Qui plus est, la pauvre créature sans doute anorexique est vêtue de haillons. Illustration de Henriot pour les Aventures extraordinaires d’un savant russe de G. Le Faure et H. de Graffigny (1889).
Crédit photos : coll. Agence Martienne
Crédit article : © Yves Bosson
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